- émerillonné
-
• v. 1479; de émerillon(1o)♦ Rare Vif, éveillé. « de grosses joues sous des yeux émerillonnés » (Romains).⇒ÉMERILLONNÉ, ÉE, part. passé et adj.I.— Part. passé de émerillonner.II.— Emploi adj., fam. Gai, vif comme un émerillon1. Il promenait dans les cafés du boulevard sa bonne face émerillonnée sous une tignasse en buisson, sa chaîne de breloques voyantes et bruyantes comme un chapelet de calebasses (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 59). Dans la réalité, ils avaient l'œil émerillonné, de grosses moustaches et le nez rouge (FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 62).Prononc. et Orth. :[
] ou [
]. Cf. émeri. Ds Ac. 1694 et 1718 s.v., esmerillonné. Ds Ac. 1740, s.v. émérillonné (cf. aussi ds FÉR. 1768, LAND. 1834, BESCH. 1845, à ce sujet cf. émerillon). Ds Ac. 1762-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. Ca 1479 esmerillonné « gai, vif » (G. COQUILLART, Enqueste, 685 ds Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 97); d'où en 1718 s'émerillonner « prendre une humeur gaie et joviale » (LE ROUX). Dér. de émerillon; suff. -é; dés. -er; le nom de l'oiseau est fréquemment employé pour exprimer une idée de vivacité, cf. G. COQUILLART, Enqueste, 350, éd. citée, p. 76; Recueil Trepperel, Sotties, éd. E. Droz, p. 7; HUG. Fréq. abs. littér. :17.
émerillonné, ée [emʀijɔne] adj.❖♦ Littér. Dont le regard est vif, gai. || Des yeux émerillonnés (⇒ Brillant, éveillé).1 Vous voilà bien émerillonnée, mademoiselle Geneviève ? lui dis-je en la voyant.Marivaux, le Paysan parvenu, p. 14.2 Assez grand, dodu sans obésité, le teint fleuri, la lèvre gaie et vermeille, la moustache fine, relevée en croc, une mouche au menton, de grosses joues sous des yeux émerillonnés (…)J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, V, p. 90.3 (…) les unes la joue dans la main, le coude sur la table; les autres, renversées au dossier des chaises, l'éventail déplié sur la bouche; le fusillant toutes de leurs yeux émerillonnés et inquisiteurs.Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « Le plus bel amour de Don Juan ».
Encyclopédie Universelle. 2012.